Six copains de fac, une longue séparation, un hôtel dans une région touristique, il n’en faut pas moins pour que se noue l’histoire. « Six sont arrivés qui a quatre sont rentrées », leur dit un prêtre taoïste. L’avertissement est lancé, l’intrigue aussi. Et quand l’un des six amis meurt, l’enquête nous conduira de preuves en procédures au sein du système judiciaire chinois.
Ma première pensée lorsque j’ai eu le roman en main : « ah ! Un polar chinois, cela me fait penser au Juge Ti !» (Les enquêtes du Juge Ti, Robert Van Gulick). Et étrangement, cette histoire s’inscrit dans la veine du Juge Ti, de part son attachement à la justice et à la procédure. En effet, plus que l’intrigue du meurtre, c’est le système judiciaire chinois qui est l’élément central de ce polar. L’auteur, professeur de droit à l’Université du Peuple de Pékin, fait la part belle à la législation, aux procédures juridiques et policières. A tel point que l’impression générale qui se dégage à la fin de la lecture tient plus du cours magistral de droit, avec ses longueurs et pointes d’intérêts que du polar.
De part la construction du récit, l’enquête passe au second plan et une mise en abîme permet à l’auteur de développer ce qui lui tient à cœur : les progrès du droit chinois, l’impartialité de la justice et son efficacité.
Roman hybride, Crime impuni aux monts Wuyi, n’en est pas moins très bien écrit et prenant. On peut cependant regretter que le récit policier nous laisse sur notre faim et de ne pas en savoir plus sur le système judiciaire chinois !
Éditeur : L’Aube, collection L’Aube Noir
Pays : Chine