ARTE volume 4 de Kei OHKUBO

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A peine le problème avec la corporation réglé, Arte se voit confronté à un grand dilemme. Un aristocrate de Venise, Youri Fariel, l’a en effet repérée et souhaite lui confier un travail dans sa ville natale. Cela implique de devoir quitter l’atelier de Leo pour un très long moment. Cependant les arguments qui font qu’il l’a choisie la dérangent : une femme aristocrate. Dans le même temps arrive à Florence Lusanna la fille du défunt maître de Leo. Enceinte, elle est revenue en ville suite à la mort de son mari pour récupérer sa dot et lui permettre d’élever son enfant à venir. Malheureusement sa belle-famille refuse de la lui rendre, Arte étant témoin de leur rejet et de leurs médisances. Face à cette situation, elle cherche à aider mais est à cours d’idée. Même Veronica lui dit que cela arrive et qu’il y a malheureusement peu de recours. Pendant ce temps, Youri revient à l’atelier de Leo pour plaider sa cause alors qu’Arte avait déjà refusé…

Un grand bouleversement se met en place dans ce tome. Si toutes les pièces, entre la demande de Youri et le problème de Lusanna, s’imbriquent un peu trop facilement, elles nous permettent de voir à nouveau une Arte fonceuse, déterminée, toujours aussi belle mais également en proie au doute et à la réflexion. Réfléchissant sur son statut de femme et sur les moyens d’atteindre son but, elle redoute de prendre une décision qui pourrait lui faire perdre tout ce qu’elle a réussi à conquérir jusqu’à maintenant. Dans le même temps, elle finit par comprendre que sa condition est différente de Leo, ce qui peut lui ouvrir des portes très différentes, qu’elle ne doit pas négliger. L’histoire s’étoffe avec l’apparition de 2 personnages importants. D’abord Lusanna, bien qu’elle reparte assez vite, nous offre un autre coup de projecteur sur le passé de Leo ainsi qu’une vision peu agréable sur le statut des veuves. Youri quant à lui, s’il va nous introduire sur une autre facette de l’époque ainsi que dans une autre ville, met en lumière le problème des mécènes. Il a aussi un caractère qui risque fortement de faire évoluer Arte. Un tournant de l’histoire se met donc en place, magnifiquement mis en valeur par Kei Ohkubo, dont le talent artistique est incontestable. Il me tarde de découvrir ce qu’il va nous offrir avec la Cité des Doges. J’espère qu’il en est de même pour vous.

Fabrice DOCHER

ARTE volume 4 de Kei OHKUBO (2013)

Tranches de vie/histoire/art, Japon, Komikku éditions, mai 2016, 192 pages, livre broché 7.90 euros

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