Une course contre la montre s’engage entre le commandant Frentzen et ses forces solides d’un côté, Mahmud et les cavaliers türks de l’autre. De la clairvoyance et la puissance des troupes ou de la volonté et de la vitesse des chevaux, qui arrivera le premier à Zaganos Pacha ? Dans ces mouvements de troupes, les capacités uniques de la cavalerie türque arriveront-elle à suffire face à 2 commandants remarquables et déterminés ? L’issue de la guerre pourrait bien basculer à un moment où l’on ne s’y attend pas du tout…
Face aux multiples faits rapportés dans les tomes précédents, celui-ci ferait presque pâle figure. La quasi-totalité du volume porte ainsi sur la course poursuite entre Mahmud et les dernières forces impériales de la Roumélie du sud. Il y a bien Cyrus et Süleyman qui tente de « convertir » aux vertus de l’alliance la contrée de Religion, un des premiers endroits où s’élèvent des voix contestataires. Mais cela sert surtout à poser le cadre du dernier grand affrontement que verra la Roumélie, avec les dernières troupes impériales pouvant intervenir directement contre la Türkiye. Bien sûr, étant donné ce qui est mis en scène, la lecture se veut très dynamique : il y a pas mal de rebondissements, le récit jongle entre les différents points de vue et prend le temps de bien expliquer la situation. Les protagonistes principaux, notamment Frentzen et Adam, sont bien mis en scène et leur motivation est claire. Face au déclin de leur Empire et contre leurs ordres, ils décident de tout faire pour sauver leur patrie, ne serait-ce que pour un court moment. C’est un combat entre ceux qui veulent sauvegarder ce qu’ils ont, même s’ils doivent pour cela obéir à des personnes qu’ils détestent et protéger un régime dépassé, et ceux qui souhaitent bouleverser l’ordre établi, pour arriver à une base plus saine et imposer la paix. Il s’agit de 2 visions de personnes remarquables qui, dans d’autres circonstances, auraient pu être amies. C’est la détermination de 2 personnes pensant faire ce qui est juste et n’hésitant pas à se sacrifier pour leur cause. Action et émotion se mêlent dans ce tome qui est assez dense malgré une chronologie réduite et centrée sur un seul fait. Une autre page se tourne dans cette guerre qui a pris définitivement une autre direction, dans une série qui n’en finit pas d’étaler ses qualités.
Fabrice Docher
ALTAÏR volume 16 de Kotono KATO (2015)
Aventures / guerre / commerce / politique / diplomatie, Japon, Editions Glénat, mai 2017, 232 pages, livre broché 7.60 euros
