Petit moment d’accalmie après la victoire de l’alliance anti-impériale. Le Divan se réunie pour déterminer les remplaçants de tous les officiers morts lors des combats. Mahmud devient alors le vizir (ou plutôt beylerbey, un nouveau titre pour une nouvelle situation) de Cielo, maintenant province türke. Suite à cela, Zaganos Pacha termine ses préparatifs et se met en route avec une énorme troupe pour attaquer directement l’Empire. Cependant sa méthode est très inattendue car elle commence par le fait de pousser toutes les provinces du Rhain à se rebeller pour rejoindre l’alliance.
S’il y a un peu d’action avec la prise du château de Bernet par le fils de l’ancien roi et ses fidèles, ce qui domine dans ce tome est la diplomatie. Que ce soit pour l’administration de Cielo ou la tactique d’invasion de Zaganos Pacha, tout est dans la manière de gérer les populations, leur histoire, leurs attentes et les frustrations, pour les amener dans la direction que l’on souhaite. Cielo, gardant sa vocation d’accueillir tous ceux qui le veulent, va profiter d’une troupe armée mais surtout des fantastiques capacités de constructions des türks. Ainsi, la gonfalonière de Florence, représentante du Cuore, s’émerveillera sur les magnifiques bâtiments érigés en 2 mois, alors qu’elle pensait railler un peuple qu’elle considère comme barbare. De son côté Zaganos Pacha, aidé par ses agents et même par Cyrus, ravive les velléités d’indépendance de toutes les provinces qu’il traverse. Celles-ci, bien qu’ayant toutes été conquises par l’Empire il y a des décennies, n’ont jamais renoncé à leur rêve de liberté et la proposition du vizir vient à point. Cependant le 1er ministre Louis également use de diplomatie avec son propre peuple et son assemblée. Il a mis en œuvre des travaux, engagé sa fortune pour lui laisser le temps de préparer sa défense contre les türks. Qui aura le dernier mot ? Qui se sera préparé de la meilleure manière ? Deux réflexions s’affrontent, deux visions de la situation que la réalisation toujours aussi bonne de ce manga met en scène avec panache. Même si ce tome est plus calme, l’importance des enjeux est bien palpable. La guerre est loin d’être finie et elle nous promet même de grosses surprises. A suivre.
Fabrice Docher
ALTAÏR volume 15 de Kotono KATO (2014)
Aventures / guerre / commerce / politique / diplomatie, Japon, Editions Glénat, mars 2017, 218 pages, livre broché 7.60 euros