L’heure de l’affrontement final a sonnée pour la bataille de la Roumélie du sud. Alors que les troupes de l’Empire pensait battre définitivement les türks, en utilisant la même tactique que contre Khalil Pacha, elles sont tombées dans un piège. Mahmud avait lui-aussi anticipé la grande marée, qui a permis au Baltrhain de réutiliser les radeaux, et a donc guidé ses troupes pour être au bon endroit, au bon moment. Il a ainsi pu préparer le terrain, avec la présence des troupes d’El Toro, d’Espada, de Humo et de Seallant. Bien qu’inférieur en nombre et avec les cavaliers türks encerclés, il va utiliser une stratégie qui va complètement bousculer les forces du général Pineau. Ayant subi de lourdes pertes, celui-ci n’a d’autres choix que de fuir…
Une grande partie de ce tome porte sur la fin de la bataille du Cielo. Il est donc ici principalement question de stratégies militaires, d’armes (chaque type est décrit avec ses points forts et ses points faibles) et de gestion de forces. Si, comme d’habitude, une bonne part de chance entre en jeu, tout est avant tout question de préparation : Mahmud a évalué toutes les possibilités adverses pour être sûr de les contrer. Cela avait déjà commencé dans le tome précédent ou lors de la bataille d’Acayip, mais son génie militaire est incontestable. C’est aussi ici que l’alliance anti-impériale prend vraiment tout son sens, avec l’entrée en lice de tous les autres pays, alliance du Cuore compris. Toute la diplomatie présentée auparavant voit ses efforts récompensés : l’armée d’invasion de l’Empire est battue. Ce tome est donc plus violent et sanglant que les autres, avec une représentation des combats sans concession et parfois assez trouble. Les forces en présence se révèlent impitoyables mais honorables face à leurs adversaires. Les tensions et la situation font cependant remonter le pire de la nature humaine, manquant de provoquer de grandes catastrophes. Après avoir pleuré la mort de son mentor, Mahmud peut enfin le venger en abattant le général Pineau dont on découvre, au tout dernier moment, une facette qui le rend presque sympathique. Si l’expansion de l’Empire est totalement stoppée, la guerre elle est loin d’être terminée. Comment l’alliance va prendre en compte la nouvelle situation, cette victoire durement acquise ? La suite nous le révèlera. En tout cas, cette série continue à être très intéressante par son mélange de genre, l’intensité de son récit et de son action et la précision de sa situation. Ses qualités ne se démentent pas, les aventures de Mahmud étant de plus en plus passionnantes au fil des tomes. A suivre.
Fabrice Docher
ALTAÏR volume 14 de Kotono KATO (2012)
Aventures / guerre / commerce / politique / diplomatie, Japon, Editions Glénat, janvier 2017, 240 pages, livre broché 7.60 euros
