A l’ouest des rails de Wang Bing

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A l’ouest des rails, District de Tie Xi de son titre original, un quartier de Shenyang au nord-Est de la Chine. Loin d’être un site touristique, le vestige d’une ère industrielle forgée depuis 1934 comme ces générations d’idéalistes déconvenues par l’histoire. 1999, les usines comme emportées par le nouveau millénaire, disparaissent une à une. Un microcosme qui s’étend au quartier ne réunissant plus que les fantômes du Panthéon de la sidérurgie, des désoeuvrés latents habitant ces espaces en désuétude, retirant jour après jour les pierres de leur édifice.

«La Chine manque de tout sauf de bras» semble faire écho à Blind Shaft le docu-fiction de Li Yang, comme si les cinéastes s’étaient concertés… Juste le constat accablant d’une politique des oubliés. Tourné en numérique et 18 mois d’errance pour Wang Bing, qui en passe murailles (qu’elles soient de briques ou humaines), les rails des trains pour travelling a foulé chaque espace. Et de son voyeurisme sain effleure l’intimité de chacun, qu’il scinde en trois parties Rouille, Vestige et Rails. 49 minutes d’interviews (Wang Bing et Dominique Païni) ponctuent ces 9 heures se passant de commentaires, plus objectives qu’un JT. Tout simplement une œuvre humaine d’une richesse à la démesure du pays, une vision contemporaine d’une Chine qui ne l’est déjà plus. A ceux sans gloire, qui malgré les regards de compassion ne se porteront pas mieux. Après ces 9 heures que reste-t-il ?

Éditeur : MK2

Pays : Chine

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