Parfois les mots sont plus terribles qu’une image. En 1966, un professeur est arrêté par le régime chinois puis disparaît. Vingt ans après, sa femme et sa fille ont refait leur vie. Mais au printemps la brise fait resurgir le passé : le professeur devenu fou, erre dans leur rue, s’automutile. Les reflets rouges du sang, l’odeur nauséabonde des plaies infectées, les crissements d’une scie sur un tibia… Et le fragile équilibre de la raison bascule. Chaque personnage entraîne le lecteur aux limites de la folie.
Yu Hua peint avec poésie une violence sauvage, irraisonnée, intenable. Mais la torture que nous inflige cette fine plume n’est pas gratuite. Elle rappelle les atrocités de la révolution culturelle pour lutter contre l’oubli. Par devoir de mémoire ou par amour de la grande littérature, nous devons découvrir le génie de Yu Hua.
Éditeur : Actes Sud
Pays : Chine