Yoshitoshi Le dernier grand maître de l’ukiyo-e par Éric Faure paraît chez Scala.

Il manquait un grand ouvrage sur Tsukioka Yoshitoshi (1839-1892). Considéré comme le dernier grand maître de l’estampe japonaise traditionnelle, l’ukiyo-e, il en fut aussi l’un des artistes les plus prolifiques. Et bien c’est chose faite avec ce beau livre.

Éric Faure nous y raconte avec moult détails la vie et l’œuvre de cet enragé de peinture. Pour cela, il nous plonge dans l’ère Edo au moment où le Japon va devoir s’ouvrir aux influences étrangères jusqu’à l’ère Meiji.

Beaucoup d’anecdotes parsèment cette vie de bruit et de fureur en phase avec son époque. Son père, marchand prospère, ne voulait absolument pas qu’il devienne peintre, synonyme pour lui de « crève la faim ». Mais le sort en décida autrement et il put suivre très tôt son apprentissage dans l’atelier de Kuniyoshi.

C’est ainsi que dès 1863, il réalisa sa première grande série Cent braves de notre cour. De nombreuses suivirent ensuite. Citons celle qui le rendit célèbre dès 1865 : Cent histoires de fantômes du Japon et de la Chine. Œuvre audacieuse en ce qu’elle mélange avec bonheur la tradition japonaise des visages exécutés en peu de traits, des corps dans des poses inspirées du kabuki et celle de l’Europe plus réaliste. Son style ne fera que s’affirmer au fil des ans dans des formats et des points de vue novateurs.

De nombreuses reproductions de grande qualité d’œuvres souvent inédites rendent bien compte du talent de l’artiste. Ses thèmes de prédilection restent les guerriers avec toute la violence qu’ils impliquent. On y trouve aussi toute la tradition fantastique avec les yokais. Et puis des scènes de vie quotidienne très gracieuses et délicates dues aux nombreuses représentations féminines nues ou habillées.

Ce qui frappe c’est la multiplicité des thèmes, tous portés à leur plus haut degré de perfection. Son sens de la couleur est aussi foisonnant. Tout en harmonie et en finesse. Jusqu’à son dernier dessin : une encre fulgurante.

À mettre à coup sûr au pied du sapin. Tout comme l’Agenda Japonais 2026 des mêmes éditions Scala. Ce superbe semainier 22,5 X17 cm est illustré de plus d’une cinquantaine d’estampes. Il répertorie aussi les fêtes et jours fériés nippons tout au long de l’année en même temps que les francophones.

Camille DOUZELET et Pierrick SAUZON

Yoshitoshi Le dernier grand maître de l’ukiyo-e par Éric Faure, 268 pages et 300 images, 49,90€, éd. Scala. En librairie le 03 10 2025.

Agenda Japonais 2026, 19,90€

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