Première coproduction franco-japonaise dans le domaine du long métrage animé, « Yona, la légende de l’oiseau-sans-aile » est un petit bijou sorti des studios Madhouse Inc. (un des plus grands studios d’animation japonais qui a produit entre autres, Metropolis, Perfect Blue, Paprika et des épisodes d’Animatrix) et des studios d’animation français Denis Friedman Productions.
L’originalité de ce long métrage tient dans sa réalisation en animation 3D dont la technique japonaise employée, la « limited animation » consiste à animer 8 images par seconde, contrairement à la « full animation » qui en anime 24 par seconde.
Le résultat est une merveille de l’animation, dont le savoir-faire et la production ont été partagés entre trois pays : le Japon, la France et la Thaïlande. Les sensibilités artistiques de l’équipe de création française et japonaise sont ainsi associées pour dépasser le cadre de l’animation japonaise traditionnelle. Le réalisateur Rintaro qui a commencé sa carrière en 1958 comme coloriste au sein des studios Toei Animation et qui a réalisé entre autres, Métropolis avec Otomo d’après le manga de Osamu Tezuka, signe ici une fable sensible et intelligente sur l’amitié, le courage et la solidarité.
Scénario impeccable, personnages touchants et attachants, histoire captivante, « Yona, La légende de l’oiseau-sans-aile » pourra séduire les petits comme les grands ! Le film, rythmé par une musique envoûtante invite au voyage et à la rêverie. Nous suivons les péripéties de Yona, petite fille qui n’a qu’un rêve depuis la mort de son père, voler comme un pingouin. Enveloppée dans son costume de pingouin, elle parcourt les rues la nuit persuadée qu’elle arrivera un jour à voler, son père lui ayant dit avant sa mort que même les pingouins pouvaient voler. Courageuse et déterminée, Yona ira jusqu’au bout de ses rêves et parviendra à les réaliser. Fable symbolique sur l’amitié, l’indépendance et la liberté, ce joli conte démontre que le seul remède pour arriver à voler de ses propres ailes est la confiance en soi.
Entourée de deux personnages aux personnalités complémentaires, Chaley, gobelin timide et Zammie, l’ange déchu, Yona sera reconnue comme le valeureux « Oiseau-sans-aile » qui devra sauver un village de gobelins contre le terrible joug de Bouca-Bouh, une créature diabolique qui terrorise la population.
Protégée par Monsieur Ji qui, en réalité, est un des Sept Sages, divinités qui appartiennent à la culture japonaise, comme le Paradis et l’Enfer sont propres à la culture chrétienne, il apparaîtra chaque fois que Yona rencontrera des difficultés et sera prise de doute.
Mais le film mélange les cultures et transcende la religion. Bien plus, le réalisateur avoue avoir été inspiré par sa propre expérience et par des résurgences de son enfance. Une phrase que son père lui disait petit quand il l’amenait voir des films en noir et blanc, l’a profondément marqué, tout comme les films de Hitchcock : « Les films sont faits d’ombre et de lumière ». Ainsi, c’est ce contraste entre le jour et la nuit, l’ombre et la lumière, le yin et le yang qui l’intéresse pour développer son propre travail artistique. Rintaro c’est une esthétique au service d’une symbolique forte.
Date de sortie internationale : 03/02/2010
Pays : France/Japon