Traité des cinq roues et autres textes de Miyamoto Musashi dans une nouvelle édition.

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Dans le folklore japonais, S’il est un personnage incontournable, Miyamoto Musashi est bien celui-ci. Dans l’introduction de ses œuvres complètes, Alexander Bennett nous restitue l’humain au travers d’une analyse subtile et très documentée. Il y expose quelques vérités sur le ronin, guerrier sans maître. Sa légende a dévoré l’homme au travers d’une infinie production fantasmée tout au long des siècles (du XVIè au XXè).

Sans négliger l’importance du mythe que revêt le personnage Musashi, Bennett s’attelle à nous imprégner de la démarche spirituelle de son engagement dans le bushido, la voie du sabre. Le traité des 5 roues, son œuvre maîtresse, place le paradoxe au cœur de sa démarche. En effet, dans un combat, comment vaincre sans mouvement ? Telle est la question à laquelle ses écrits répondent.

Au cours des dernières années de sa vie tumultueuse, assagi, Miyamoto Musashi consigne, en effet, par écrit l’expérience de toute une carrière de combats singuliers. Pour les samouraïs, il s’agit de pèlerinages de recherche pour se confronter à d’autres écoles de sabre ou à de fins bretteurs. Plus qu’une somme, le traité est avant tout une suite de certificats qui valident l’acquis des capacités de ses élèves. Clairement, il y énonce qu’on parviendra à posséder un pouvoir secret. De plus, Miyamoto Musashi ne renonce pas au monde, car pour lui, le devoir du guerrier n’est pas de mourir, mais de vaincre. En d’autres mots, savoir faire mieux que les autres. À l’instar des moines zen, il s’agit de placer l’esprit au centre, sans être dirigé par la pensée.

Si Miyamoto Musashi est un fin théoricien, il le doit avant tout à son expérience des champs de bataille. Il participe à la plus fameuse, celle de Sekigahara en 1603 (1), mais dans le camp des perdants. Toutefois, il réchappe à la mort. Il bénéficie alors de la Pax Tokugawa pour affermir sa maîtrise des deux sabres auprès de divers Daimyo qu’il sert.

Ce bel ouvrage ravira tout lecteur féru du Moyen-Âge nippon. Son aspect broché et d’un format assez compact le rendent aisé à consulter. En plus d’une introduction et d’une présentation de chaque œuvre très riches et didactiques, des textes érudits (certains sont traduits en français pour la 1ère fois), l’iconographie en est variée : lavis dynamiques, estampes, sculptures, affiches et photos valorisent grandement le samouraï, son art et sa stratégie. L’intérêt aussi de cette édition tient enfin aux liens que fait Bennett avec la pratique moderne du sabre au travers du kendo, dont il est 7ème dan. Il sait donc de quoi il parle !

Notons aussi que Synchronique éditions sort en poche le Tao de Winnie, découvrir les principes du Tao, retrouver son âme d’enfant (2). Tout un programme pour se familiariser avec l’esprit du Tao, de 7 à 77 ans.

Camille DOUZELET et Pierrick SAUZON

(1) Lire notre article https://asiexpo.fr/sekigahara-la-plus-grande-bataille-de-samourais-de-julien-peltier/

(2) le Tao de Winnie, découvrir les principes du Tao, retrouver son âme d’enfant de Benjamin Hoff, 192 pages, 7,50€.

Traité des cinq roues et autres textes de Miyamoto Musashi, œuvres complètes, introduction et traduction d’Alexander Bennet, traduction française de Laurence Seguin, 242 pages, 22€, Synchronique éditions.

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