Après l’affaire de l’ami du lieutenant Aoba, ce dernier intègre officiellement l’EIMO, tandis que leur bureau déménage à côté de ceux de la 1ère division. Ce n’est pas tant le fait que leur technique de mémoire oculaire soit reconnue ; ils sont plutôt ainsi plus faciles à surveiller pour l’ancienne chef d’Aoba, à la demande du commissaire Haino. Nouveau à la tête de la 1ère division, cet ancien de la Sécurité Intérieure a un profil trouble, ainsi qu’un comportement et une éthique ambigus. Mais pas le temps de réfléchir à cela, un nouveau cas directement lié à l’EIMO arrive. Un chercheur, collègue du père du lieutenant Tachibana sur la recherche oculaire, a été exécuté pour viols et meurtres. Il a demandé à ce que son œil soit transmis au service pour étude. Et ce que l’équipe va découvrir est loin des faits qui sont dans le dossier…
La lecture de ce 2ème et dernier (?) tome nous laisse un sentiment mitigé. Maintenant que le principe de la mémoire oculaire est bien établi, l’aspect enquête policière reprend le dessus, la technique de l’EIMO restant cependant au centre de tout. Les éléments s’enchainent très vite, remontant à une conspiration au niveau national. Bien que totalement invraisemblable, la technologie de la mémoire oculaire permettrait un contrôle de la population pour faire passer n’importe quelle idéologie. Une idée forcément très tentante pour des nationalistes extrémistes. Cependant si la construction du « complot » est assez bien abordée, nous ne ressentons pas vraiment le danger qu’il représente. Les moyens pour le réaliser, le rôle d’Aoba, la contamination dont il est à l’origine, sont assez flous. De plus tout s’arrête d’un seul coup grâce à quelque chose que le lieutenant possède mais sans que nous comprenions vraiment pourquoi. Beaucoup de points restent en suspens, accentué par le « FIN ? » qui clôture le manga. Entre le vrai pouvoir de l’œil d’Aoba, l’homme mystérieux à la paupière cousue et l’Ordre du Soleil qui est évoqué juste un moment, des détails sont loin d’être clairs et surtout pas vraiment résolus. C’est ce qui est dommage avec cette courte série car l’intrigue de départ est intéressante tandis les personnages principaux ont des à-côtés intéressants bien que peu exploités. La réalisation elle n’a rien d’extraordinaire mais elle fait bien son travail. L’histoire aurait besoin d’au moins un volume de plus pour être correctement terminé mais les lois de l’édition sont implacables… En effet cela se sent que l’auteur a du tout finir à la va-vite pour donner un semblant de conclusion. Difficile ainsi de recommander cette série qui ne méritait peut-être pas cela.
Fabrice DOCHER
STORAGE (STORAGE : KEISHICHO GANKYU BUNSEKIHAN) volume 2 de Jiro ANDOU (2016)
Policier / thriller / fantastique, Japon, Komikku éditions, novembre 2017, 208 pages, livre broché 7.90 euros