Avec son petit frère Makoto, Keigo accompagne son amie Ako partant avec son père à Osaka. Ce dernier s’occupe sur place de la fameuse de la parade locale des mascottes, qui les fête comme partout dans le pays. En effet ce jour plus de 4000 d’entre elles sont réparties à de nombreux endroits pour être célébrées et divertir les gens. Or au moment où le discours d’un grand responsable doit être diffusé, un mystérieux message est diffusé à la place. Et soudain c’est le carnage ! Toutes les mascottes se mettent à massacrer sans distinction toux ceux qui passent à leur portée. Devant des scènes d’horreur indescriptibles, Keigo, Ako et son père s’enfuient, accompagnés d’un policier en civil, tandis que Makoto a disparu. Son grand frère décide alors de le retrouver, ayant promis à son père de toujours le protéger, malgré les mises en garde. Dans une situation très tendue avec des mascottes qui semblent invincibles, il part seul, sans se douter de ce qu’il va découvrir…
Pygmalion s’inscrit dans la longue lignée des histoires horreur/massacre, si ce n’est que cette fois à la place des traditionnels zombies ou extraterrestres, il s’agit de mascottes, censées être manipulées par des humains. Véritable phénomène de société au Japon, celles-ci sont présentes quasiment partout, chaque ville, chaque corporation, presque chaque grande société ayant la sienne. Surtout elles existent physiquement, avec des costumes à taille humaine, pour accomplir au mieux leur fonction. Lorsqu’elles se mettent à massacrer tout ce qui passe, le choc est d’autant plus grand qu’elles sont « mignonnes » pour la plupart. De plus, elles semblent avoir une résistance phénoménale, une capacité de régénération du même niveau et en prime ont des comportements très déviants, ce qui rend leurs actions encore plus horribles. Passée l’effet de surprise et la fuite des personnages principaux, l’histoire se développe rapidement car nous découvrons assez vite le meneur des mascottes tueuses et dans le clan de la Police, dont les hauts dirigeants sont rassemblés en quelques heures, l’origine de ces monstres est établie tout de suite. De plus, une action rapide est engagée pour retrouver les 2 frères, qui sont liés de très près à cette affaire, comme le montrera de manière surprenante le dernier chapitre de ce tome. L’ensemble est donc efficace mais malgré les massacres évoqués il y a peu de cadavres alors que nous sommes en pleine ville tandis que les mascottes sont véritablement immortelles, bien que présentées comme des êtres vivants, ce qui nous fait nous poser des questions sur leur vraie nature. Tout semble aller un peu trop vite, ce qui évite au moins de diluer l’action, mais nous avons un peu de mal à accrocher à ce qu’il se passe. Le principe de l’horreur/angoisse/fuite est bien rendu mais le fait que ce soit des mascottes perturbent un peu la vision d’ensemble, surtout qu’à part les moments où il y a pas mal de sang et de morts, tout semble un peu trop propre. Cet aspect est renforcé par la réalisation, qui n’a pas de défaut mais qui ne se distingue pas vraiment ; le dessin est lisse, sans grande originalité. Cela donne une impression bizarre sur le suivi de l’histoire. Attendons de voir si celle-ci arrive à se développer suffisamment, pour voir si elle arrive à dépasser les clichés habituels. A suivre.
Fabrice Docher
PYGMALION volume 1 de Chihiro WATANABE (2016)
Horreur / thriller / drame, Komikku éditions, mai 2017, 192 pages, livre broché, 7.90 euros