“Ozu ou l’anti-cinéma” offre une approche novatrice de ce cinéaste ô combien reconnu. Chacun des chapitres de l’ouvrage de Kiju Yoshida est redivisé selon une thématique illustrée par un film. Yoshida précise dans son avant-propos qu’il n’a réellement que peu côtoyé Yasujirô Ozu…
On aurait pourtant tendance à en déduire le contraire au vu du portrait dessiné. Il ne se contente pas d’en analyser le style mais esquisse au fil des pages toute une personnalité, sondant son approche de la vie même à la recherche des fondements de son incomparable griffe en cinéma. Les exemples concrets rendent limpides des théories parfois quelque peu surprenantes, et le ton sur lequel écrit l’auteur – proche de celui de la confidence – nous rend le cinéaste presque familier. L’ouvrage de Yoshida satisfera tous les publics. Le lecteur avisé trouvera un éclairage nouveau de l’œuvre comme du metteur en scène, le novice se réjouira de découvrir l’un des grands maîtres du cinéma classique japonais tant sur son versant esthétique qu’humain. Quoi qu’il en soit, apprécions l’initiative d’Arte d’éditer plusieurs films d’Ozu, ce livre donne très envie d’enchaîner là dessus : Yoshida nous offre Ozu, allons (re)regarder l’anti-cinéma.
Éditeur : Actes Sud / ARTE Editions / Institut Lumière
Pays : Divers