Souhaitant aller étudier la magie à l’Académie Lanoa, Rudy se heurte au refus de son père. Mais ce dernier, constatant la mauvaise influence de la jeune Sylphy sur ses progrès, prend une lourde décision pour le bien de l’éducation de son fils. Ainsi, sous la tutelle d’une guerrière féline nommée Ghyslaine, Rudy quitte son village pour se rendre dans l’immense ville-citadelle de Roa, plus grande cité de Fittoa. Le jeune garçon travaillera chez des membres de sa famille, pendant cinq ans, en tant que précepteur d’une jeune cousine, Eris, fille du seigneur de Fittoa. Le tout pendant cinq ans, qui ne s’annoncent pas de tout repos : en effet, Eris est une véritable furie, qui n’entend pas se faire éduquer par un garçon plus petit qu’elle !
Afin de s’attirer la sympathie de la demoiselle, le jeune garçon (qui, rappelons-le, renferme l’esprit réincarné d’un trentenaire otaku), décide de fomenter une machination discutable : organiser un faux kidnapping pour devenir un héros à ses yeux. Mais comme on peut s’en douter, les choses ne se passent pas comme prévu, car, ce sont finalement de vrais kidnappeurs qui s’en prennent à la demoiselle ! Pour Rudy, il s’agit donc d’une véritable mise à l’épreuve de ses pouvoirs, en condition réelle… tout en devant subir le caractère impétueux de sa jeune protégée.
Une fois la confiance d’Eris et de son père acquises, Rudy se lance comme prévu dans l’éducation de la jeune fille. Mais son tempérament, bien qu’apaisé, n’en reste pas moins colérique. A la moindre difficulté, Eris s’emporte et critique ses professeurs. Pourtant, Rudy décèle en elle une profonde envie d’apprendre. Il en résulte un certain questionnement sur ses méthodes d’éducation, et sur ce qu’il souhaite transmettre à son élève.
Ce deuxième volume de Mushoku Tensei repose sur un tempo très différent du premier, tout en conservant une ambiance très particulière. Fujikawa Yuka distille avec aisance les changements d’ambiance entre action, humour et réflexions, et nous présente de nouveaux personnages attachants bien qu’insupportables de prime abord. Cependant, on se demande encore la direction que prendra le récit dans les tomes à venir, tant les préoccupations des personnages semblent éloignées de grandes perspectives que l’on retrouve habituellement dans l’heroic fantasy. Déroutant, mais pas désagréable pour autant : l’histoire se suit toujours avec entrain et intérêt malgré des enjeux mineurs.
Alain Broutta
MUSHOKU TENSEI (—) volume 2 de Yuka FUJIKAWA, d’après Rifujin na Magonote (2014)
Heroic Fantasy/Tranche-de-vie, Japon, Doki-Doki Seinen, juin 2017, 192 pages, livre broché 7,50 euros