Hong-Kong, 1997, Oncle 9 s’est sacrifié. Cinq ans plus tard, le reste de la bande, trois hommes mariés plus un nouveau membre toujours puceau, sont sur un coup. En mémoire d’Oncle 9, ils sont désireux de repasser à l’action. Ils ont 14 heures devant eux et un problème : leurs compagnes. Celles-ci sont prêtes à tout pour les empêcher de commettre l’adultère parfait…
Dès l’ouverture, le découpage des images et des dialogues nous le signale : on pénètre dans un monde de tromperie. Littéralement, le titre chinois Dazhangfu signifie “homme de cœur”. Lorsque nos quatre lascars exposent leurs motivations respectives les poussant à tromper leurs femmes on ne peut pas dire qu’ils en manquent, de cœur. De ce fait, il est difficile de prendre position entre les maris et leurs épouses. D’autant qu’on s’aperçoit que hommes et femmes d’un même couple sont étrangement similaires (occupent la même place dans les voitures, ont le même type d’idée…). Un sujet somme toute assez sérieux, abordé sous les traits d’une parodie de thriller (mention spéciale à la sortie du cybercafé, mémorable). Le plus réussi est que l’ensemble reste crédible. C’est certes présenté comme une histoire vraie dont certains protagonistes sont encore vivants (et non pas survivants). Mais surtout, il ne s’agit pas d’un film comique qui se prend au sérieux, mais d’un film comique qui peut-être sérieux. Les dernières scènes et leur brusque renversement nous rappellent que tout n’est que tromperie et le mariage une illusion. De cette tromperie, laquelle de l’adultère ou du mariage est la plus grande ? Il est amusant de souligner que le réalisateur a écrit le scénario juste après s’être lui-même marié. Sans mariage, pas d’adultère… Bon allez, on avoue : on aime ça ! Alors, au plaisir !
Éditeur : Asian Star
Pays : Hong-Kong