Un maudit a pénétré dans la maison et a touché Sheeva ! Le professeur tente de le repousser mais il doit lui couper la tête à la hache pour le faire partir (oui il est toujours vivant). Sheeva se met à pleurer car le maudit lui a dit qu’il sait où se trouve sa tante. Le professeur finit par être convaincu et le lendemain, ils se mettent à la recherche de leur visiteur nocturne pour en savoir plus. Celui-ci, tout content d’avoir trouvé une « âme », les emmène à un lac au fond duquel se trouverait leur « mère » à tous.
Bien qu’aussi calme que le 1er tome, mis à part la visite du maudit la nuit, ce 2ème volume complexifie beaucoup l’intrigue qui comptait déjà beaucoup de points obscurs. Le professeur est-il un maudit ou comme le disent les autres êtres qu’ils rencontrent, un enfant noir ou un étranger ? Qu’elle est la différence avec un être de l’extérieur ? Qui est « Maman » ? Qu’est-ce qu’est « l’âme » qu’on lui aurait volé et que cherche ses enfants ? Beaucoup de nouvelles questions sont donc posées sans qu’aucune réponse ne soit donnée. En plus s’ajoute à l’équation le fait que Sheeva ait été touchée par un être de l’extérieur. Si pour le moment elle n’a pas de symptôme, le danger n’est pas exclu. Ce tome contient moins de scènes du quotidien ; on suit surtout le professeur, souvent perdu dans ses réflexions au point d’inquiéter Sheeva. Mais dans l’absolu pourquoi s’occupe-t-il d’elle, en étant aussi protecteur ? Comment se sont-ils rencontrés et « apprivoisés » l’un l’autre ? Avec l’apparition de nombreux êtres de l’intérieur, le contraste entre leur couleur noire et la blancheur de la petite fille est encore plus flagrant. Entre cela et les questionnements du professeur, l’histoire devient moins contemplative. Le comportement de Sheeva ne change pas vraiment mais après sa discussion avec les êtres de l’extérieur au fond du lac (dont nous ne savons pas tout), le professeur est de plus en plus indécis : que doit-il dire à sa protégée ? Raconter la vérité est-elle une bonne solution ? Original dans son ambiance et son déroulement, ce manga fascine même s’il est assez difficile de dire pourquoi. Avec son style graphique et les personnages très différents entre eux, c’est une bonne expérience de lecture, à conseiller à ceux qui apprécie la fantasy qui sort des sentiers battus.
Fabrice Docher
L’ENFANT ET LE MAUDIT (TOTSUKUNI NO SHOJO) volume 2 de NAGABE (2016)
Fantasy, Japon, Komikku Editions, mai 2017, 180 pages, livre broché 7.90 euros