Yang Fei vient de mourir. Il a rendez-vous au funérarium à 9h30. Lors de sa vie il était seul, pauvre et sans personne vers qui se tourner. Il n’a donc pas de sépulture. Pendant sept jours, il va errer dans ce monde étrange peuplé de morts. A la recherche de son père et de réponses sur certains évènements, il va rencontrer des personnes qu’il a connues ou qui lui ont été proches qui l’aideront dans sa quête. A la fois sombre et paisible, ce monde parallèle cache de bien nombreuses surprises.
A l’image de la création du monde selon la Bible, l’errance de Yang Fei se déroule sur sept jours. Chaque jour il rencontre une ou plusieurs personnes différentes qui ont croisé son chemin lors de son vivant. Lorsqu’ils racontent leur manière de mourir on comprend ce qui s’est passé lors de certains évènements qui se sont déroulés durant les derniers jours de la vie de Yang Fei. Toutes les questions que l’on se pose trouvent leur réponse. Les morts des personnages sont toutes violentes, qu’elles soient souhaitées, provoquées par d’autres ou non. La force de ce roman est basée sur le contraste entre le monde vivant et celui que l’on rejoint une fois mort. Le premier est terrible, dans un pays où le gouvernement délaisse les individus au profit du pouvoir et n’hésite pas à acheter le silence des citoyens face à des situations inimaginables. Et le monde des morts où les individus ne sont que bonté, charité et aident leur prochain sans rien attendre en retour. Tout y est tranquille, la nature retrouve la place qui lui est due. Un peu à la manière d’une communauté hippie vivant en communion avec elle. On peut voir une correspondance avec « les noces funèbres » de Tim Burton où le monde des vivants est fait de couleurs sombres alors que le monde des morts est composé de couleurs chaudes et vives. Le fait que ces gens soient morts, n’est pas triste au final, car ils retrouvent tous les proches qui sont décédés avant eux et peuvent ainsi avoir une deuxième chance et se dire ce qu’ils n’ont pas pu exprimer auparavant. L’auteur décrit le monde des morts selon ce qu’il imagine, un lieu paisible, sans souci et profondément serein. C’est une manière d’accepter le fait que tout être est éphémère.
Éditeur : Actes Sud
Pays : Chine