En 1965, Dani est une jeune Cambodgienne qui rêve de devenir pianiste. Elle vit avec un père violent et une mère plus compréhensive. Alors lorsqu’elle obtient une bourse d’étude pour le célèbre conservatoire de Leipzig, elle s’enfuit de chez elle et s’envole pour la RDA.

Peu habituée au froid, elle a du mal à s’acclimater, mais se fait quelques bons amis qui l’aident. Chanti sa colocataire indonésienne, Ruth sa professeur de piano opiniâtre et plus tard mamie Elssässer. Les années passent. Se pose alors le dilemme du retour au Cambodge avec l’Histoire qui avance à grands pas.

Tian est né en 1975, date fatidique, au Cambodge. Il le quitte à 5 ans avec ses parents, pour la France où il vit depuis. De son pays, il connaît donc l’histoire de sa famille qui se conjugue avec celle du pays tout entier au moment de la prise du pouvoir des Khmers rouges et la fuite de tous ceux qui en ont eu la possibilité. Il en a d’ailleurs fait une trilogie éclairante :L’année du Lièvre.

Le thème du piano de Leipzig lui est donc assez familier. C’est d’ailleurs l’histoire d’une cousine qu’il connaît très tardivement qu’il raconte là avec beaucoup de sensibilité.

Le dessin s’apparente à des croquis à l’encre de Chine, avec une mise en couleur parcimonieuse. La mise en page est sobre et classique, sans fioriture. Le format est d’une taille agréable ;

L’album se veut aussi pédagogique. Chaque chapitre est précédé d’une page d’explication sur l’histoire du Cambodge, de la RDA, du mur de Berlin…

Camille DOUZELET et Pierrick SAUZON

Le piano de Leipzig de Tian, 176 pages couleur, 170 X 240 mm, 24,90 €, éd. Gallimard Bande Dessinée, En librairie depuis août 2025.