Huo Yuanjia (personnage ayant réellement existé incarné par Jet Li), maître d’une école de kung fu, défie inlassablement ses rivaux pour conquérir le titre honorifique de champion de la province. Alors qu’il affronte le dernier maître qu’il n’ait encore vaincu, l’issue du combat va remettre en cause sa vision de l’existence et des arts martiaux.
“Le maître d’armes” se distingue des autres films mettant en scène un maître de kung fu par la personnalité du personnage principal. Loin des clichés du sage discret, celui-ci est exubérant, ambitieux, orgueilleux et porté sur la bouteille, ce qui permet de voir Jet Li dans un numéro d’acteur fabuleux. Par la confrontation de ces deux attitudes, et l’évolution personnelle du héros, Ronny Yu donne une vision de la pratique des arts martiaux et de l’esprit de ceux-ci. Si sur ce point, le réalisateur atteint son but, le scénario en trois actes (existence vaniteuse de Huo Yuanjia, prise de conscience et rédemption, rachat de ses fautes) est cependant un peu faible, notamment la dernière partie, avec un propos patriotique plutôt dérangeant qui tombe comme un cheveu sur la soupe. Le film inégal dans le fond, l’est aussi dans la forme. Si certaines scènes sont très réussies (le combat final, celui contre le dernier rival de la province, et surtout les séquences de retraite dans les montagnes chinoises), l’ensemble donne parfois l’impression d’une simple succession d’affrontements. Ceux-ci étonnent par leur violence et laissent apprécier le talent de Jet Li avec ou sans armes, mais ont également un côté artificiel (l’usage de câbles est parfois abusif). Un film finalement frustrant, tant le thème de la mentalité propre aux arts martiaux aurait pu donner un chef-d’œuvre en d’autres mains.
Éditeur : Universal Pictures Video
Pays : Hong-Kong