Le Clan des Otori : Les Neiges de l’exil Tome 5 de Stéphane Melchior et Benjamin Bachelier d’après l’œuvre de Lian Hearn.

Le clan des Otori est adapté en bande dessinée. Et c’est le cinquième tome qui revisite la suite des Neiges de l’exil de la célèbre saga éponyme de Lian Hearn, d’après le scénario de Stéphane Melchior et les dessins de Benjamin Bachelier. Ils avaient déjà collaboré à une adaptation de « classiques » contemporains pour leur Gatsby le magnifique en 2013.

À la mort de son père, Kaede alias la veuve Ottori mais surtout Dame Shirakawa compte bien devenir la femme la plus puissante des Trois Pays. Mais son domaine est exsangue, en ruine. Elle s’entoure de la fidèle Shizuka et des hommes de Sire Araï. Et elle n’a de cesse de reconstruire et de former une armée.

Pendant ce temps Takeo, ayant rejoint la Tribu, est entraîné au combat par les Kituta. Akio est particulièrement violent ; Yuki se montre au contraire très douce avec lui. Les dons de la Tribu semblent s’amoindrir de génération en génération, aussi les siens sont-ils particulièrement appréciés.

Kaede, enceinte de Takeo fait une fausse couche et ne s’en remet pas. C’est ainsi que le médecin personnel de Sire Fujiwara : Ishida la sauve grâce à l’acupuncture et le rire. Elle place alors son enfant « sous la protection de Jizo ».

De mission en mission, Takeo, qu’Akio surnomme « le chien » n’en peut plus de ses meurtres souvent gratuits, de la manipulation dont il fait l’objet. En outre, il désire toujours Kaede.

Si l’opus précédent était marqué par un féminisme militant et affirmé de la part de Kaede. Il se poursuit dans celui-ci avec la volonté de cette dernière de s’affirmer tandis que Fujiwara la renvoie à sa condition de femme.

Le montage alterné entre le domaine le domaine Shirakawa et la clandestinité de Takeo fonctionne toujours aussi bien. De même pour la mise en images. Les personnages se faisant tour à tour humains ou animaux. Ainsi Kaede discute avec sa suivante Muto Shizuka et les deux femmes deviennent bientôt martin pêcheur et renarde. Le mélange homme/bête, l’alternance de plans d’ensemble, gros plans et inserts rendent plusieurs scènes très dynamiques. Comme lorsque que Takeo surprend la conversation qui lui révèle lagrossesse de Yuki et la manipulation dont il a fait l’objet.

L’ukiyo-e n’est jamais très loin non plus. Chaque grande vignette de paysage sous la neige s’en inspire pour le meilleur.

Un graphisme affirmé, des couleurs vives rehaussées de traits noirs. Le recours au bestiaire et à l’imagerie traditionnelle du Japon font la réussite de ce nouvel opus.

Camille DOUZELET et Pierrick SAUZON

Le Clan des Otori : Les Neiges de l’exil Tome 5  de Stéphane Melchior et Benjamin Bachelier d’après l’œuvre de Lian Hearn, 88 p., 230X310 mm, 22, 95 €. En librairie le 16 avril 2025.

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