L’inspecteur Tomiyama qui avait disparu a été enlevé le boss de la famille Fujushiro et ses hommes les plus proches car ils souhaitaient de base récupérer des informations sur « Maria ». Comme leur otage ne sait rien, ils décident de le transformer en vampire, comme eux, pour qu’ils puissent de servir de ses capacités d’enquêteur. En effet ils ont absolument besoin de Benisuzu (son vrai nom) car ils ne comprennent pas leur corps et ont des problèmes avec. Le boss Hiroyoshi perd en effet lentement l’usage de ses membres tandis que Mikio est pris de fous rires intempestifs comme une des petites filles. Après avoir été « intronisé », l’inspecteur Tomiyama passe par toutes les étapes avant de finalement accepter par obligation sa condition. Pendant ce temps, Yoshiki avoue à Benisuzu qu’il a rencontré celle à qui il déposait de l’argent à sa demande. Cette jeune femme, la sœur d’un ami à elle et Kinji, veut savoir pourquoi son frère Keiichi est mort. D’abord réticente, Benisuzu accepte de la rencontrer après avoir pris rendez-vous mais qu’elle arrive à son domicile, elle se rend compte que quelque chose ne va pas…
Ce 2ème tome nous en apprend beaucoup sur notre femme vampire, surtout lorsque commence le flashback sur la mort de Kinji et de leur ami, Keiichi. Il relate leur rencontre, le moment où il apprend ce qu’ils sont vraiment et la raison de leur implication avec le contrat pour lequel il leur a demandé de l’aide. Nous découvrons également les vraies motivations de la famille Fujishiro : bien que yakuzas, devant protéger leurs activités, ils agissent en tant que vampires pour survivre et non tuer. En effet face à leur état, ils ne savent pas quoi faire et ils ont donc absolument besoin de Benisuzu, celle qui les a transformés à l’époque, pour comprendre. A la différence du 1er tome, on s’éloigne du policier, à part le moment où l’inspecteur Hiromitsu participe à l’enquête sur la mort de la sœur de Keiichi, pour basculer plus dans le thriller et l’horreur. Aussi notre vision de la famille Fujishiro change totalement lorsque nous découvrons leur vraie condition, les posant presque comme des victimes de Benisuzu. Leur temps compté, surtout pour leur chef, leur fait prendre plus de risques. L’histoire est intéressante par la direction (assez inattendue) qu’elle prend, dans laquelle se recoupe les 2 pistes assez distinctes du 1er tome. Sa chronologie n’est cependant pas évidente à suivre entre les flashbacks et la perception du temps très différente qu’à maintenant l’inspecteur Tomiyama. Il reste aussi quelques mystères qui seront sûrement dévoilés dans le prochain tome, notamment si une mystérieuse jeune femme aperçu lors d’un briefing par l’inspecteur Hiromitsu aura un rôle important ou pas. Et les premières retrouvailles de Benisuzu avec l’un de ses « enfants », en l’occurrence Mikio, se passant extrêmement mal, les prochaines risquent d’être très violentes. Ne boudons pas cependant notre plaisir car l’ensemble tient la route. Pour la suite, comment Benesuzu va-t-elle échapper à ses poursuivants ? A-t-elle un moyen de les aider ? Yoshiki qui connait maintenant la vérité va-t-il comme il le prétend rester auprès d’elle malgré ce qu’elle est ? Le suspense reste entier… Toujours habile pour mettre en place une ambiance noire, glauque et désespérée, Yûsuke Ochiai est encore à son avantage ici même si la composante fantastique, venant du scénariste Tetsuya Honda, a un peu plus de mal à passer. Néanmoins cela reste une bonne histoire avec des rebondissements intéressants et une issue que nous ne pouvons imaginer que tragique. Que va nous dévoiler la suite ? L’attente va devenir difficile.
Fabrice Docher
L’ANGE DE L’OMBRE (AYAKASHI NO HANA) volume 2 de Yosuke OCHIAI et Tetsuya HONDA (2016)
Horreur / drame, Japon, Komikku éditions, septembre 2017, 206 pages, livre broché 8.50 euros