LA FORET DE MOGARI de Naomi Kawase

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Pour oublier la mort de son enfant, Machiko s’engage comme aide-soignante dans une petite maison de retraite perdue dans la forêt. Là, parmi les patients dont certains ont perdu tout repère, elle tente d’oublier sa peine et se lie avec Shigeki, un vieil homme farfelu dont la femme est morte il y a très longtemps. Alors qu’ils viennent d’avoir un accident de voiture, Shigeki s’enfonce dans la forêt, manifestement à la recherche de quelque chose, et Machiko n’a d’autre choix que de le suivre.

Comme dans ses précédents films, Naomi Kawase parle de deuil, de la façon de surmonter la perte d’un être cher. La mise en scène très lente, contemplative, presque sans paroles, met encore plus en valeur le jeu des acteurs (dont le formidable Shigeki Uda, non professionnel), ce qui apporte une certaine légèreté à un sujet plutôt grave. Très empreint de mysticisme, le film est parsemé de nombreux symboles qui sont autant de clés dans la compréhension de nos rapports avec la mort et aussi, et surtout, avec la nature. Cette dernière, inébranlable, suivant son cours quelles que soient les actions humaines, est la base de l’harmonie que nous devons rechercher. Si la lenteur du film peut en rebuter certains, il mérite la Palme d’or à Cannes. Ceux qui feront le pas découvriront une œuvre belle, sensible et sincère. « L’invisible est aussi important que le visible » prône la réalisatrice, et nous voulons bien la croire.

Éditeur : Haut & Court / MK2

Pays : Japon

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