Lire la comédie romantique La course contre l’amour de Valentina Tran est beaucoup plus amusant que lire une dissertation de philosophie. Et pourtant le sujet tout à fait similaire à ces 2 objets pourrait être : l’amour doit-il forcément aboutir à la souffrance ?
Et Gene Luen Yang au scénario, LeUyen Pham au dessin en font parfaitement le tour, illustrant tous les cas de figure à l’aide de ce récit choral. L’héroïne du titre Valentina d’abord. Depuis toute petite, elle adore Saint V, cet ami imaginaire à qui elle parle souvent et en compagnie de qui elle réalise de charmantes cartes de Saint Valentin. Elles deviennent vite « ringardes » en grandissant et sous l’œil de sa meilleure amie Bernice, croqueuse de garçons. Alors quand Valentina rencontre Leslie, le beau gosse riche, elle la met en garde car elle sent bien qu’il est son alter ego dans le domaine amoureux.
La course est donc lancée. Valentina devra-t-elle donner son cœur au fantôme de Saint Valentin pour ne pas souffrir comme tous les membres de sa famille maudite ?
Le sujet est bien mené de par la multiplicité des personnages, souvent hauts en couleurs, qui offre une large palette. Mais c’est surtout le multiculturalisme qui peut aussi intéresser le lecteur. Car si la romance se passe à San Francisco, en Californie, les personnages principaux sont d’origine vietnamienne, chinoise, coréenne… La diaspora asiatique en pays yankee. Et la danse du lion symbolise cet exil avec ses racines ayant chacune ses propres particularités. Tout comme le eum-yang vietnamien n’a pas à être confondu avec le yin-yang chinois.
Alors, pour savoir si vous êtes plutôt « bords du brownie » ou « milieu du bombolini » il faut lire La course contre l’amour de Valentina Tran ! Le tout est savoureux.
Camille DOUZELET et Pierrick SAUZON
La course contre l’amour de Valentina Tran de Gene Luen Yang et LeUyen Pham, traduit de l’anglais par Fanny Soubiran, 352 p., 160 X 240 mm, 25 €, éd. Gallimard Bande Dessinée, En librairie depuis janvier 2025.

