Le Jour où le Cochon est Tombé dans le Puits.
Le Pouvoir de la Province de Kangwon.
La Vierge Mise à Nu par ses Prétendants.
Des bribes d’ambiances quotidiennes sillonnées de sensuelles sensations humaines émanent l’essence suintante du quintette argentique Hong Sang-soo qu’échantillonnent ces deux coffrets d’œuvres séquentielles dont découle un sentiment étrange et pénétrant d’unicité. Passé maître dans l’art de la mise à nu, Hong Sang-soo dirige des êtres ivres à la dérive soumis ici et là aux aléas de la vie, d’un anticonformisme déconcertant tant par sa maîtrise que par son impulsivité (90% d’intuition juge le cinéaste) extrait à l’ordinaire ; d’un emballage de bonbon saisi dans la glace, visuel du premier coffret, une envolée romantique.
Coffret la Trilogie Hong Sang-soo contenant la première de ses œuvres consubstantielles, Le Jour où le Cochon est Tombé dans le Puits, qui d’un titre mystérieux embaume l’œuvre d’une ambiance incertaine, angoissante et malsaine, décrit la déchéance des 90’s Coréenne à travers 4 amants. Min Jae, femme prétendante et dévouée aux attentes de Hyop-seop, vain écrivain de manuscrits à pages nominatives qui défend sa piètre condition en se muant par une liaison qu’il entretient avec Bo-gyung, femme adultère dont l’époux, Dong-woo, quant à lui distancié par son travail inconsciemment s’égare.
Le Pouvoir de la Province de Kangwon, titre mystique pour trois «bohèmes», dont l’une Jisook venue dans ce coin de paradis faire abstraction d’un amour perdu, lui-même en quête d’intégration sociale s’évade un temps à Kangwon. Les protagonistes amenés par un train dans la simultanéité, se révèlent dans l’ivresse mais jamais ne s’épanouissent. HSS bousculant avec élégance les règles narratives, de son recul, nous fait porter la camisole de force.
D’un noir et blanc épurant tout superflu, La Vierge Mise à Nu par ses Prétendants d’une musicalité de carrousel dépose Soo-jung la jouvencelle entre deux prédateurs masculins, l’un marié et père de famille Young-soo cinéaste, l’autre Jae-hoon un ami hanté par la défloration. A l’image du roman initiatique, le film se chapitre et se donne à relire entre les lignes. Les aspirations de chacun se mêlent, s’entremêlent dans l’atypique et l’on jubile.
Pour la 4e galette (1h50) entretien avec HSS, interviews, making of, coulisses et bandes-annonces. Ainsi l’on découvre ce Droopy coréen humble et débonnaire que l’on couvrirait de louanges, qui confie son attrait pour les relations humaines et modestement se définit comme l’homologue cinématographique de Cézanne… respect.
Éditeur : CTV
Pays : Corée du Sud