Chamalloux de Lee Gee-eun paraît chez Les fourmis rouges.

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Que se passe-t-il lorsqu’on ne se comprend pas ? Préjugé, malentendu, mais aussi réconciliation ; voilà tout le propos de ce magnifique album jeunesse de Lee Gee-eun : Chamalloux, fruit de son vécu avec son gros chien Kung dit-elle.

Le village des Chamallous est tout doux et très organisé. On y mange des grenades en forme de belles poires jaunes. Mais aujourd’hui, c’est la panique car un gros monstre poilu et noir, aux allures de Barbapapa, hurle dans une langue incompréhensible.

C’est sûr, il veut s’en prendre aux Chamalloux ! Alors ces derniers lui déclarent la guerre et arrivent même à le ligoter durant son sommeil. Mais le géant n’a que faire de ces liens ridicules. Et c’est l’escalade ! Jusqu’à ce qu’une sage décide seule d’aller demander au monstre la cause de ses cris.

On se régale de cette histoire à plusieurs niveaux de lecture. L’opposition très drôle entre les guimauves toutes douces de forme et si belliqueuses d’esprit et le monstre poilu si placide qu’il en est attendrissant. Visuellement, le clin d’oeil à Gulliver pris dans les rets des Lilliputiens de Jonathan Swift est savoureux.

Il faut s’attarder sur les détails du dessin de Lee Gee-eun. Entre action, réflexion et échos des cris de chaque camp, c’est un festival aquarellé. Les personnages petits ou énorme sont des plus attachants dans des paysages bucoliques.

En ces temps de repli, il est bon de répéter ce message en forme d’accord toltèque (1), aller vers l’autre et lui poser des questions pour éviter l’incompréhension et l’escalade de la violence.

Camille DOUZELET et Pierrick SAUZON

(1) Ne faites pas de suppositions : Osez poser des questions et exprimer clairement vos désirs pour éviter les malentendus.

Chamalloux texte et illustrations de Lee Gee-eun , traduit du coréen par Yeog-Hee Lim, 29 X 21 cm, 72 p., 18.80 €, éd. Les fourmis rouges.

 

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