Mitsuo Kawano est rédacteur pour la revue N. Sa femme, Atsuko, possédant une maison à la campagne décide de se lancer dans la culture et la vente de légumes biologiques. Marié avec deux enfants, il semble mener la vie parfaite. Même si depuis des années ils n’entretiennent plus de relations sexuelles. Ils sont un couple « sexless ». Entre ses allers-retours réguliers de son appartement à la maison de campagne, Mitsuo rencontre par hasard Gorô Kida, un de ses anciens camarades de classe qu’il n’avait pas revu depuis 24 ans. Celui-ci l’emmène dans un bar à « entraîneuses » où travaille Mitsuko, camarade de classe commune aux deux garçons et premier amour de Mitsuo. Leurs retrouvailles réveillent en lui des sentiments enfouis depuis sa jeunesse.
Azami signifie chardon en japonais. C’est une « fleur d’un abord difficile », comme le dit Mitsuo. Tel un mot incantatoire il vient renforcer le récit par ses multiples apparitions en instaurant une atmosphère étrange et où chaque être semble lié.
Aki Shimazaki vit au Canada et écrit en Français, mais c’est du Japon qu’elle parle. Pas de ses traditions ancestrales mais du pays moderne, citadin, où les relations sexuelles peuvent être tarifées. Peinture d’un Japon inattendu dans un style simple et direct. Des mots écrits en japonais ponctuent le texte, le rendant poétique et rappelant sans cesse que l’histoire se passe bien dans ce pays. Pour l’auteur, seuls ces mots pouvaient décrire assez justement et sans ambiguïté certains lieux ou situations. La lecture de ce livre est hypnotisante car derrière les apparences fragiles de la vie de chacun des personnages se cachent des non-dits que l’on devine. La délicatesse et la tendresse de l’écriture crée un ton juste, sans jugement où l’intimité façonne une bulle autour des personnages. Auteur de deux pentalogies, « Azami » est le premier livre d’un nouveau cycle dans lequel elle explorera à nouveau des fragments de vie.
Éditeur : Actes Sud
Pays : Japon