À souligner un roman du Pakistan écrit par une femme. Une vraie analyse de la société pakistanaise avec de multiples thèmes soulevés : l’enseignement de qualité médiocre réservé aux filles, le mariage, la condition de la femme, la violence religieuse et les conflits ethniques déchirant le pays, la presse… Une galerie de personnages attachants pris dans des entrelacs relationnels compliqués et des fortes mouvances. Heureusement des bouffées d’oxygène apparaissent comme un appel à la beauté et au raffinement dans ce monde ultra codé et violent : la sériciculture, les coquillages, l’art pictural des bus… Les métaphores sont à la fois belles et terribles : de la ponte des œufs de tortues à l’éclosion du cocon, dans les deux cas à l’abri des regards. La question restera sans réponse : de tout ceci, quels êtres vont émerger ? En effet, l’interrogation fondamentale est : comment exister au Pakistan ? comment être une femme ? comment un homme peut trouver sa place après des études aux USA ? comment être un journaliste ? une quête d’identité quelle que soit sa place dans la société pakistanaise ? quel destin choisir ? quelle est la part de libre-arbitre ? À noter aussi des réflexions pertinentes sur les prises de positions américaines.
Ceci reste un roman courageux que l’on parcourt avec un grand intérêt. Seule, la fin peut paraître assez décevante et alambiquée…
Éditeur : Philippe Picquier
Pays : Divers