Produit de la fusion en 1937 d’une société aux idées progressistes (la P.C.L. qui réalisa des chefs-d’œuvre comme Pauvres humains et ballons de papier), d’un petit studio de Kyôto (J.O. Studio) et d’une structure de distribution financée par un grand trust d’Ôsaka (Hankyû), la Tôhô affiche dès sa création des ambitions novatrices sur le modèle hollywoodien : en transférant ses structures dans la moderne Tôkyô, elle revendique en effet sa différence avec les studios de cinéma de Kyôto pétris de traditions et de conventions héritées du kabuki. Mais la guerre, suivie d’une scission fratricide (la Tôhô perd une partie de son personnel parti fonder la Shin-Tôhô) à la fin des années 1940, retarderont de 15 ans l’avènement du quatrième empire du cinéma japonais. Celui-ci verra enfin le jour grâce au succès universel des Sept samouraïs et de Godzilla sortis la même année, en 1954.
Ces deux films sau vent non seu le ment la Tôhô d’une faillite précoce en plein âge d’or mais inau gu rent aussi une stra té gie de super pro duc tion qui devien dra la mar que de fabri que du stu dio pour les trois décen nies sui van tes. Car jus que dans les années 1980, époque mar quée par la mort du stu dio sys tem, la Tôhô main tint brillam ment le cap en fai sant le choix de films à gros budget des ti nés au grand public : des films de guerre huma nis tes et wes ter niens de Kihachi Okamoto (Les sen ti nel les de l’enfer) aux dra mes inti mis tes de Naruse (Filles/Épouses/Mères), en pas sant par les films catas tro phe (La sub mer sion du Japon) et les adap ta tions gran dio ses de la lit té ra ture (Pays de neige).
Cette poli ti que qui pre nait le contre-pied de la concur rence embour bée dans des séries de niche pro dui tes en masse s’avéra payante. La Tôhô, encore aujourd’hui très active grâce à un réseau de sal les déve loppé, conti nue d’appor ter son savoir-faire en matière d’effets spé ciaux dans les succès popu lai res récents comme Always, dip ty que nos tal gique sur la vie des Japonais à l’époque de la haute croissance.
ENTREE LIBRE
Date : du 8 février au 31 mars 2011
Lieu : Maison de la Culture du Japon, 101 bis quai Branly, Paris 15e. M° Bir-Hakeim