Oncle Tak, un maître en arts martiaux, exilé aux Etats-Unis, tient à présent une boutique d’herboriste. Un ancien élève, star du kung fu aux allures de chef de gang, le provoque en duel, bien décidé à prouver sa supériorité. Alors que oncle Tak, blessé, se cache pour échapper à ses poursuivants, Jet, son meilleur élève, débarque de Chine pour lui rendre visite.
Avec “The Master”, le réalisateur Tsui Hark est très loin de son meilleur niveau. L’histoire n’a pas vraiment de ligne directrice ni de réel enjeu, et le film accumule les scènes sans grand intérêt, voire sans rapport avec l’intrigue. Les combats eux-mêmes sont oubliables, si ce n’est l’affrontement final entre les deux anciens élèves. On en vient à se demander ce qu’un réalisateur de ce calibre recherchait avec un tel film (peut-être seulement à expérimenter les conditions de tournage aux USA ?). Il faut rappeler que The Master date de 1989, époque à laquelle le cinéma hongkongais ne bénéficiait pas du même prestige qu’aujourd’hui. Le métrage, par le look des protagonistes, la musique, les dialogues, fleure d’ailleurs bon les années 80 et ravira les nostalgiques s’il ne les fait pas mourir de rire. Il est aussi une illustration de ce qu’était encore le film d’arts martiaux en Occident en ces temps ancestraux, à savoir une curiosité venue d’Orient, pas vraiment prise au sérieux, en même temps qu’elle fascinait. Les rapports entre les personnages (chinois opposés aux américains, incompréhensions dues à la mentalité et au langage, émigrés partagés entre deux cultures…) reflète cet état de fait. A noter également le parallèle amusant entre le rôle d’immigrant tenu par Jet Li et le fait que des années plus tard, il partira lui aussi mettre son art au service du cinéma américain.
Éditeur : HK Video
Pays : Hong-Kong