Riche idée que d’associer des poètes chinois et français dans une même anthologie. À l’occasion de la célébration du 60e anniversaire des relations entre la France et la République Populaire de Chine (1964-1924) et du 7e centenaire des Jeux Floraux de Toulouse, l’Académie de poésie de Hanlin édite un splendide ouvrage : Sous le ciel étoilé de la poésie.
Elle nous fait partager toute la considération que la Chine porte au vers français depuis maintes générations. En retour, la France accueille avec délectation l’immense richesse de la production poétique chinoise.
Aussi dissemblables que soient ces deux esthétiques littéraires, nous sommes d’accord avec Amin Maalouf, le préfacier, qu’au travers du temps et de l’espace, les poètes questionnent les mêmes notions depuis des millénaires. Grâce à ses artistes, nous entrevoyons ainsi un universalisme que rien ne saurait nier et encore moins réduire au silence.
C’est pourquoi, Il pleure dans mon cœur de Verlaine est à rapprocher, par son thème mélancolique de Ruelle sous la pluie de Dai Wangshu. D’autres liens spatio-temporels sont à découvrir par une immersion sans limites dans ces textes toujours d’actualité.
Si ce florilège spirituel est d’une richesse infinie, l’objet livre, en lui-même, parle à nos sens, comme le regard et le toucher.
En effet, le comité éditorial nous offre là une publication bilingue à l’esthétique épurée et attrayante. Les tons bicolores rouge et bleu symbolisent bien la Chine et la France dans un rapprochement toujours plus enrichissant.
Pour le lecteur, le plaisir est aussi tactile tellement la couverture rappelle la douceur du parchemin qu’accentue un gaufrage subtil. Les compilateurs ont d’ailleurs fait appel à un designer chinois au goût des plus sûrs.
Gageons que ce recueil conduira dans un futur proche à davantage de compréhension entre nos deux peuples.
Une belle ouverture au monde en cette occasion des fêtes de fin d’année.
Camille DOUZELET et Pierrick SAUZON
Sous le ciel étoilé de la poésie, 60 poètes chinois et français, 20 €, éd. Gallimard.