Il y a des films dans lesquels tout gravite autour d’une histoire, d’une réalisation, d’une mise en scène. Shinjuku Incident est un film dont l’intérêt principal réside dans ses acteurs, Jackie Chan plus particulièrement. La réalisation, simple mais efficace s’efface littéralement devant la métamorphose du clown Jackie, transformation déjà amorcée dans New Police Story, quatre ans plus tôt. Cette fois, le changement est radicalisé par l’absence de combats d’arts martiaux et d’acrobaties. Jackie est sérieux comme un pape, le ton est donné d’entrée ; l’histoire ne fera que suivre l’acteur dans ses expériences de meurtrier au bon cœur, de mafieux honnête, ou encore dans ses brèves aventures sexuelles. Au final, tout ce qui peut se passer autour, on s’en balance. Effectivement, beaucoup de lignes scénaristiques intéressantes sont écartées par l’acteur Jackie qui semble largement diriger le réalisateur Derek Yee, comme par hypnotisme.
Jackie Chan s’en défend en disant que c’est bien la première fois qu’il participe aussi peu à un film… Résultat des courses : ce serait de la mauvaise foi que de bouder notre plaisir à regarder un de nos clowns préférés devenir triste pour nous convaincre qu’il est un bon acteur. En avait-il besoin ? Mieux vaut ne pas répondre, il risquerait de continuer.
Éditeur : Metropolitan Filmexport
Pays : Afghanistan