L’exposition présentée à l’ARC s’articule autour de Primitive, un projet qu’Apichatpong Weerasethakul, artiste et cinéaste
thaïlandais, mène depuis un an en vue de son prochain long- métrage.
Imprégnées de références diverses, de la pensée bouddhiste à la culture populaire, des soap operas aux contes traditionnels, ses vidéos explorent la mémoire comme une matière fluctuante, non linéaire, sujette aux aléas des questionnements et du désir. Au-delà de leurs aspects purement artistiques et visuels, elles posent aussi un regard critique sur le système actuel de la culture thaïlandaise.
L’exposition propose huit films courts tournés par l’artiste à Nabua. Village du nord-est de la Thaïlande, il fut occupé par
l’armée thaïe entre 1960 et 1980 pour contrôler les insurgés communistes.
Inspiré du livre A Man Who Can Recall His Past Lives racontant l’histoire d’un homme appelé Boonmee qui se souvient de ses vies antérieures, Primitive est une exploration de ce lieu, de ses fantômes et de ses mythes. Divers tableaux relatent les activités des adolescents du village impliqués dans des scénarios semi fictionnels : la construction d’un vaisseau spatial en bois, un match de football avec un ballon en feu… L’artiste réalise ainsi le portrait d’une jeunesse inaltérable, aujourd’hui affranchie de son passé.
Comme dans ses longs métrages, la nature, idyllique et menaçante, est au centre de l’oeuvre. La narration passe au
second plan, au profit d’une immersion dans un paysage énigmatique, irréel, où les frontières se dissipent. Tourné dans
une région d’Asie où la vie des habitants est dominée par les croyances animistes et la réincarnation, Primitive célèbre les
forces destructives de la nature appelées à renaître et à se transformer.
Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h – Nocturne le jeudi jusqu’à 22h
Date : du 1er octobre 2009 au 3 janvier 2010
Lieu : Musée d’Art moderne, 11 av du Président Wilson, 75116 Paris, M° Alma-Marceau ou Iéna