AVEC LA TROUPE SEMARA ULANGUN DE PUNJUNG KAJA (GIANYAR) & LE MAÎTRE DE DANSE, CHORÉGRAPHE COKORDA GDE NALA RUKMAJA
Après Le Mahâbhârata, que Peter Brook et ses compagnons ont présenté au TNP-Villeurbanne en 1985, après I La Galigo, ce récit sacré de la création du monde que les prêtres de Célèbes et les artistes indonésiens réunis et dirigés par Robert Wilson ont célébré au Grand Théâtre de Fourvière en juin 2004, voici une autre épopée fondatrice, née sur les rives du fleuve Gange, qui depuis l’antiquité nourrit la vie, les rituels et les rêveries des peuples de l’Inde et s’est répandue dans toute l’Asie du Sud-Est.
Voici maintenant l’histoire de Rama, voici Le Ramayana. Le Ramayana est attribué à un seul poète, Vâlmîki, auteur d’une immense narration épique claire et cohérente, fantastique et foisonnante.
Dans le spectacle, un récitant prête sa voix tour à tour à chacun des personnages dansés, déroulant ainsi le fil de l’action dramatique. Responsable du maintien de l’équilibre dans l’univers, le dieu Vishnou doit combattre et vaincre des êtres dangereux, surhommes rivaux des dieux, nommés raksasa.
Pour ce faire, il s’est incarné dans le prince Rama, beau jeune homme qui, d’aventures en mésaventures, accomplit sa mission prédestinée : le combat victorieux contre le roi Rawana – que les Javanais appellent Dasamuka, le redoutable raksasa aux dix têtes et aux formes changeantes.
D’abord déshérité dans un conflit dynastique, Rama s’exile au cœur de la forêt, où son épouse Sita est enlevée par Rawana. Pour la délivrer, Rama suit les conseils du singe Anoman : il met un terme définitif au conflit entre les singes jumeaux Subali et Sugriwa, et obtient ainsi le concours de l’armée des singes. Mais à quel prix ?
Le Ramayana nous le révèle et nous raconte aussi comment le singe Anoman retrouve Sita et quel souvenir cuisant il laisse derrière lui dans la cité des raksasa, et comment Rama et les singes parviennent au cœur de l’île ennemie et y font des ravages, comment les sages frères de Rawana prendront des décisions opposées lourdes de conséquences dans la bataille finale qui rétablit l’équilibre des forces dans le monde…
Avec une troupe de cinquante artistes indonésiens, jamais spectacle balinais n’a réuni un tel éventail de traditions scéniques et musicales.
Pour la première fois en Europe, on y entendra la richesse mélodique du gamelan de bronze heptatonique Semar Pegulingan servir une musique de scène diversifiée. Par instant, ses scintillements cristallins font place au martèlement d’énormes cloches de bois ou à des percussions de bambou d’un type inouï.
Ou encore à une musique de grande procession martiale, à des hymnes poignants, à l’épure d’un duo de métallophones ou de flûtes, à des tambours virtuoses, à des carillons de petits gongs, et enfin à l’impressionnant chœur chorégraphié Kecak.
Les traditions balinaises, classiques comme villageoises – les rites, les danses, les musiques, les costumes, les masques, mondialement connus pour leur magnificence, et jusqu’aux figures de l’art martial Pencak Silat – tout est ici convié au service du Ramayana, de son récit épique et de son action dramatique qui passe du royaume des humains à ceux des singes, puis des ogres, pour s’achever sur un champ de bataille cosmique, dans une mise en scène de Catherine Basset et une création lumière de Patrick Puechavy, spécialement conçues pour la troupe » Semara Ulangun » de Pujung Kaja (village de Talepud dans la province de Gianyar) et pour le Grand Théâtre de Fourvière.
Date : 9 et 10 juillet 2007 à 21h30
Lieu : Théatre de Fourvière, Lyon 5e