Le petit ami indien de Rinco vient de la quitter. Sans préambule, il a vidé leur appartement de tout ce qu’il y avait. Il ne reste que les clés de l’infidèle. C’est à en perdre la tête. L‘héroïne, elle, en perd la voix au sens premier du terme. Cela la surprend un peu, mais sans l’attrister outre mesure : « J’avais l’impression que mon corps s’était allégé » songe-t-elle, philosophe. Sans plus rien à elle, si ce n’est la jarre de saumure de sa grand-mère qu’elle lui a léguée en plus de sa passion pour la cuisine. Faute de mieux, elle quitte la grande ville.
Elle s’en retourne vivre chez sa mère avec qui elle a presque rompu voilà plus de dix ans. Celle-ci vit dans un village un peu perdu, mais paisible au cœur d’une belle vallée en pleine nature. Là, toute à sa passion pour la cuisine, la jeune femme monte un restaurantun peu particulier, qu’elle nomme l’escargot. Elle ne fait qu’un repas par jour à ses convives. Toutefois au préalable, elle s’entretient avec eux afin de cerner au mieux leur personnalité. Ensuite, elle décide seule de la composition des plats toujours de saisons en rapport au ressenti qu’elle a eu lors de l’entretien. Petit à petit, sa cuisine va devenir recherchée pour ses vertus miraculeuses.
Le style du roman est simple un peu comme un conte, voir l’histoire de la soupe d’amour. L’autrice, cependant, nous narre avec subtilité toute la beauté et la sensualité que revêt la confection de ces plats personnalisés. C’est devenu son mode d’expression envers les autres et elle prend plaisir au bonheur qu’elle leur procure.
Ogawa Ito nous raconte les petits riens du quotidien avec ingénuité et simplicité. Le monde tel qu’il devrait être et non tel qu’il est. A savourer comme un bon repas !
Camille DOUZELET et Pierrick SAUZON
Le restaurant de l’amour retrouvé, Ogawa Ito, roman traduit du japonais par Myriam Dartois-Ako, 256 p., 8€, éd. Picquier poche.