Le cinéma de Hong Kong est mort. Vive le cinéma hongkongais ! (bilan de l’année 2005)

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Hong Kong, la belle. Une ville de sept millions d’habitants qui a pourtant longtemps tenu le haut du pavé de la cinématographie asiatique et même mondiale, ayant été le troisième producteur après l’Inde et Hollywood. De 234 films en 1993, la production annuelle est passée à une cinquantaine de longs métrages en 2005. Au vu de la qualité de l’ensemble, fans et critiques parlent même d’une “mort” prochaine. Ce serait pourtant enterrer trop rapidement une économie bouillonnante, des braises ardentes pourraient prochainement renaître une cinématographie plus forte que jamais.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, WONG Jing a été fortement concurrencé sur son propre terrain par le redoutable Tony LEUNG (sans lien aucun avec les deux acteurs homonymes). Scénariste, producteur et homme influent de la télévision, il ne réalise pas moins de trois films à sortir dans les salles HK en 2005 – incontestablement ce qui s’est fait de pire dans l’année.
“A wondrous bet” et “PTU File : Death Trap” bénéficient tous deux du même casting, dont les membres du groupe musical EO2 (pas que ce soit gage de qualité…). Le premier est une fable moralisatrice sur le destin de trois personnages s’entrecroisant le temps d’une croisière. Démago et prochinois, même la présence d’Eric TSANG ne relève pas le niveau (zéro).
“PTU” renoue avec l’esprit des “New Option”, y compris dans la présence de Michael WONG. Un polar fauché sans aucun intérêt.
“Demoniac Flash” remporte indéniablement la palme du plus mauvais film de l’année 2005. Une suite de cauchemars éveillés, le film ne fait peur que par la nullité de son scénario. Anthony WONG cachetonne.

Souhaitons également ne plus jamais rien entendre du réalisateur de “Legend of the Dragon” version 2005, un dénommé Johnnie LEE. Sur fond de jolis paysages chinois, ce mélodrame se noie dans son propre pathos et se voit égarer un Sammo Hung tombé bien bas. Loin de l’excellent homonyme de 1991, l’histoire suit deux imbéciles partis apprendre le Tai Chi dans un village reculé au fin fond de la Chine. Se surajoutent diverses intrigues parallèles pour passer le temps avant un hilarant combat final avec force d’effets spéciaux totalement inutiles. Affligeant !
“China’s next top princess” se veut un persiflage aux jeux de télé-réalité actuels. Mettant en scène les deux chanteuses du duo pop féminin 2R, elles doivent donc battre d’autres concurrentes de l’époque des preux chevaliers pour espérer partager la couette avec le Seigneur régional ; sinon elles finiront simples servantes jusqu’à la fin de leurs jours. Comique (?) tout d’abord, le film amorce un virage inattendu pour s’enliser dans un pur drame pour pré-ados. Sans intérêt.

Jamais depuis la Seconde Guerre Mondiale, Hong Kong n’avait diffusé aussi peu de films locaux dans ses cinémas et rarement la production avait atteint une qualité aussi exécrable. Gageons que le retour annoncé de quelques-uns des meilleurs anciens talents partis tenter leur chance à l’étranger – dont Chow Yun Fat et John Woo – réussisse à redorer le blason d’un cinéma moribond et que les maladroites co-productions actuelles donnent lieu à une savante alchimie des talents conjugués dans les mois à venir.

Bastian Meiresonne
Juillet 2006

TOP 5 DES MEILLEURS FILMS HK 2005 (sans ordre de préférence)
Election
A Chinese Tall Story
AV
Divergence
SPL

TOP 5 DES PIRES FILMS HK 2005
Himalayan Singh
Demoniac Flash
Legend of the dragon
PTU – File Death Trap
The Promise

TOP 5 DES FILMS A DECOUVRIR
Set Up
Set to Kill
Perhaps Love
Crazy’N’City
Dragon Blade

TOP 5 DES PLUS GRANDES DECEPTIONS
Himalayan Singh
Drink Drank Drunk
The Myth
The Promise
Everlasting Regret

Pays : Hong-Kong

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