Elle est sortie de l’école des Beaux-Arts de Paris. Juste hier. Et elle présente aujourd’hui des « sculptures récentes ».
Ce sont des têtes d’animaux réalisées en céramique émaillée blanche. Elles sont de taille moyenne, soit plus grandes que nature pour le chat, le lapin le renard et le castor, ou sensiblement à l’échelle pour le mouton et le sanglier. La forme est déterminante dans le cas de sculptures figuratives et de céramique de surcroît. Ici, la représentation oscille entre le symbolisme cartoonisé et l’expressivité animalière. Le choix de ces animaux : lapin, renard, chat, castor, mouton et sanglier, dessine un bestiaire familier où la fable et le symbolique ne sont jamais très loin, mais malgré tout laissés à distance. La distance que la céramique établit entre sculpture et art décoratif. Blanc mat ou brillant, posés sur des socles de couleur foncée, les œuvres créent leur propre espace -sculptural et narratif à la fois.
Une narration de l’enfance où les animaux parlent. Le chat est familier et rassurant, le renard est rusé et rapide, le lapin prolifique et ayant depuis toujours beaucoup de succès dans la sculpture, le castor est travailleur même si Jang Lila lui couche la tête sur le côté, le mouton a la perruque de Louis XIV, il est bêlant, le sanglier est puissant et même si ses yeux enfoncés dans leurs orbites lui donnent un air borné, ses crocs sont comme des accroche-cœurs.
Pour sa première exposition personnelle, la jeune artiste coréenne Jang Lila renouvelle, avec grâce et distinction, les genres de la sculpture animalière et de la céramique qui avaient triste figure dans le champ de l’art contemporain. Elle le fait avec un sens de la provocation light, une touche d’humour et une rigueur impeccable
Date : du 9 janvier au 6 février 2008
Lieu : Centre culturel coréen, 2 av d’Iéna, Paris 16e, M° Iéna