Alors que Goku et Vegeta poursuivent un nouvel entraînement sous l’égide de Whis, une nouvelle menace est sur le point d’apparaître, ou plutôt de réapparaître : le terrible tyran Freezer revient à la vie, ressuscité par les dernières factions actives de son empire déchu. Après quelques mois pour se remettre à niveau des saiyans qui l’ont exterminé, Freezer lance une invasion de la Terre avec une armée de 1000 soldats…
Deux ans après le film Battle of Gods, Toei Animation présenta sur grand écran sa suite directe, Fukkatsu no ‘F’, ou « La Résurrection de ‘F’ » dans la langue de Molière. Une confirmation qui faisait office de prémisse à une nouvelle série débarquant à la télévision quelques mois plus tard, Dragon Ball Super, dont les deux premiers arcs narratifs reprirent la trame scénaristique de ces deux films. Mais ça, c’est une autre histoire : revenons plutôt au long-métrage en lui-même, que nous découvrons ici sous son format anime comics.
Tandis que la plupart des OAV proposaient des histoires sans incidence et souvent inconciliables avec l’histoire du manga, le film Battle of Gods avait pour mission de poser les bases d’un nouveau chapitre de la saga. On y découvrait les Dieux de la Destruction, une nouvelle transformation divine pour Goku, et une allusion à de multiples univers. Cependant, dans ce déluge d’exposition, les fans de la partie « Z » n’y trouvèrent pas forcément leur compte en terme d’action. Aussi sent-on qu’Akira Toriyama (qui a conçu la trame scénaristique) et la Toei ont voulu corriger le tir, en proposant un nouveau film centré sur les combats… et sur le fan-service. Pour cela, rien de plus évident que de faire revenir l’un des ennemis les plus iconiques de la série. Mais c’est là une idée à double tranchant, car si Freezer reste charismatique, on le sait dépassé depuis fort longtemps en terme de puissance pure.
« Peu importe », diront les scénaristes. Car tout peut se justifier au nom de la sacro-sainte nostalgie, et après un entraînement de seulement quatre mois, revoilà l’ennemi au niveau de nos héros ! De même, l’échelle des forces n’a plus de sens dès lors que l’on voit Gohan, Piccolo se battre au même niveau que Tortue Géniale, dans une séquence de bravoure collective de la « Z-Team ». Ah, et y a Jaco aussi… Comment, vous ne savez pas qui c’est ? Ne comptez pas sur la Toei pour vous l’expliquer, elle considère que vous avez déjà lu le spin-off éponyme. Enfin, l’affrontement tant attendu entre Freezer, Goku et Vegeta n’est pas à la hauteur de ses promesses lui non plus, manquant profondément d’enjeu. Et ce, malgré toutes les tentatives racoleuses de rappeler certains moments forts des batailles passées, en mode miroir pour que ça ne se remarque pas trop. « La résurrection de ‘F’ » n’a donc pas grand-chose d’épique ni d’intéressant, tout juste surfe-t-elle sur la popularité de ses icônes, en tentant de nouveaux placement de produits qui seront repris dans DBS.
Concernant l’objet « anime-comics » en lui-même, l’édition est pour le moins soignée, avec un papier de qualité, présentation des personnages et autres bonus de fin d’ouvrage. La mise en page reprend modestement une esthétique manga en rajoutant onomatopées, lignes de vitesse et autres exclamations aux captures d’écran du film. Cependant, elle peine parfois à retransmettre le dynamisme du film (qui misait beaucoup sur certaines séquences en image de synthèse), et certaines images trahissent le manque de finition du long métrage. Preuve en est avec la première apparition de Golden Freezer, où l’on repère qu’il s’agit d’un bout d’image agrandi pour en faire une pleine page, de manière assez grossière. Ainsi, cette version papier n’apporte pas un regard franchement neuf à l’histoire, qui déjà de base ne racontait pas grand-chose de bien original.
Alain Broutta
DRAGON BALL Z – LA RÉSURRECTION DE ‘F’ (DRAGON BALL Z – FUKKATSU NO ‘F’) anime comics de JUMP COMICS et Akira TORIYAMA (2015)
Action / Aventure, Japon, Glénat – Shonen, octobre 2016, 368 pages, livre broché 9.60 euros