Bien que gravement blessée, Priscilla a récupéré des forces en absorbant les restes des autres abyssaux. Alors que les autres guerrières tentent de la retenir, Claire arrive à s’exalter ou plutôt à faire sortir la puissance qui est en elle, une puissance qui ne lui appartient pas. Elle se rend enfin compte que Thérèse a toujours été en elle et elle parvient à communiquer avec elle. L’esprit de la puissante des Claymores qui n’ait jamais existé surgit à travers Claire et revient physiquement sur le champ de bataille. Le dernier et plus grand des combats peut enfin commencer…
On a un peu de mal à y croire mais Claymore s’achève… Après tant d’années à suivre les aventures de nos guerrières mi femme, mi démon, on en arrivait à penser qu’elles dureraient encore longtemps. Mais il est bon de garder un certain rythme et de savoir conclure. Depuis quelques volumes, Norihiro Yagi faisait monter la pression, rassemblant toutes les forces existantes et multipliant les révélations. Il nous a conduit lentement mais sûrement vers un final dantesque, faisant même revenir le personnage le plus emblématique de la série, bien au-delà de Claire. Par sa prestance, son charisme, Thérèse nous avait séduits et la retrouver est un vrai régal. Par sa force, son calme, elle est celle qui est la plus à même de vaincre Priscilla et elle ne faillit pas à nos attentes. Magnifique par son rythme et la débauche de puissance qui est mise en jeu, le dernier duel conclue à la perfection une série qui n’aura jamais lésiné sur la représentation de la force et des techniques de combat. Certains diront que la fin est un trop idyllique, trop « fleurie » (au propre comme au figuré) pour une histoire qui se veut avant tout sombre et violente. Mais elle est à l’image de l’espoir, de la volonté, de la détermination de toutes les guerrières qui ont œuvré avant tout pour la paix. Depuis que la petite équipe de Miria avait survécu dans les terres du Nord, elle n’avait eu de cesse de s’entrainer, de se préparer pour parvenir à se libérer de tous les démons et de l’emprise de l’Organisation. Et maintenant, malgré de nombreuses pertes, elle est arrivée à ses fins. Nous offrant des surprises jusqu’à la dernière page, ce manga aura réussi, malgré un début un peu hésitant au niveau du scénario et surtout du dessin, à devenir un incontournable de la dark fantasy. On peut ne pas adhérer au style, ne pas aimer voir des femmes aux corps superbes et minces affronter des monstres ultra puissants ; il est cependant difficile de nier la qualité générale de Claymore. Alors qu’aujourd’hui l’aventure s’achève, c’est un bon prétexte pour découvrir ou redécouvrir une série qui se veut plus fouillée que ce que l’on pourrait penser au premier abord.
Fabrice Docher
CLAYMORE volume 27 de Norihiro YAGI (2001)
Action / fantastique, Japon, Editions Glénat, octobre 2015, 192 pages, livre broché 6.90 euros